30 janvier 2024
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Si vous vous intéressez au secteur de la mode éco-responsable, il y a de fortes chances que vous ayez déjà entendu parler de cette fibre textile: le lyocell. Ce matériau est souvent présenté comme une fibre durable et est donc très populaire auprès des marques éco-responsables. Mais qu’est-ce que le lyocell ? Est-ce vraiment le nouveau matériau miracle ? COSH ! vous présente les avantages et les inconvénients de cette fibre textile afin de vous aider à faire des choix durables !

De la pulpe de bois à la fibre textile
Le lyocell est une fibre artificielle fabriquée à partir de matériaux naturels. Le tissu est fabriqué à partir de la cellulose présente dans les matériaux naturels tels que les troncs d’arbres, les écorces, les feuilles, … Le lyocell est fabriqué à partir de la pulpe de bois d’eucalyptus. Le bois naturel est transformé grâce un processus chimique qui crée une masse qui est tamisée, pressée et filée en fils qui peuvent ensuite être tissés dans un tissu.

Une alternative douce et durable au coton
Le lyocell a été inventé par l’entreprise américaine Enka en 1972 et a depuis gagné en popularité. Et ce n’est pas sans raison. Le tissu est doux au toucher et a un aspect très classe. Le lyocell est également un matériau très respirant, robuste, absorbant et hypoallergénique. De ce fait, le tissu n’absorbe pas facilement les odeurs, vous pourrez donc laver vos vêtements moins souvent. Le lyocell se marie bien avec d’autres matières, comme le coton, la soie, la rayonne, le polyester, le nylon et la laine. On le retrouve dans les vêtements de sport, les robes chic et les jeans.
L’impact environnemental du lyocell
Le lyocell est un tissu souvent utilisé par les marques éco-responsables. Mais ce tissu est-il vraiment éco-responsable ? Selon l’indice Higg, qui favorise le Tencel (Lenzing), les fibres de viscose ( = toutes les fibres qui sont fabriquées à partir de la cellulose de la pâte de bois) obtiennent un score deux fois plus élevé en matière d’ éco-responsabilité que le coton.
Le lyocell obtient un score supérieur d’environ 10 % comparé à la viscose ordinaire, toutefois en matière de “réchauffement de la planète”, le score global du lyocell et de la viscose est supérieur à celui du coton. Cela est peut-être dû à la quantité de produits chimiques utilisés par le lyocell, qui est 10 % inférieure à celle du coton ordinaire. Le coton biologique utilise moins de produits chimiques que la viscose ou le lyocell.
Il est important de noter qu’aucun produit chimique toxique n’est utilisé lors de la production du lyocell et que 99,5 % du solvant utilisé peut être réutilisé à l’infini. De ce fait, nous savons qu’en Europe, aucun produit chimique ne s’infiltre dans la nature.
Selon l’indice, le lyocell possède donc un meilleur score que le coton ordinaire mais cela soulève tout de même quelques questions. Une grande quantité d’eau du sol (30 à 50 % de plus que les arbres indigènes) est nécessaire pour le coton. De plus, la consommation d’eau pour l’eucalyptus est à l’origine d’un énorme problème environnemental qui s’est développé ces dernières années et que l’on retrouve en Espagne, au Portugal, en Californie et en Afrique du Sud).
Les eucalyptus sont originaires d’Australie. Pourtant, on retrouve de nombreuses forêts d’eucalyptus en Europe . L’arrivée de l’eucalyptus en Europe date du 18e siècle. Depuis, il s’est répandu dans de nombreux pays, principalement en Espagne et au Portugal, mais aussi aux États-Unis.
La plantation d’eucalyptus a été un grand succès aux 18e et 19e siècles. En raison de sa forte consommation d’eau, cela a provoqué l’assèchement des marécages et la diminution de la malaria.
Ce succès n’a malheureusement pas été sans conséquences. Depuis le milieu des années 70, des protestations se sont élevées contre l’ ”eucalyptisation” du Portugal, qui a asséché les réserves d’eau des villages.
La popularité de cet arbre non indigène a également eu un impact sur l’environnement et la biodiversité. Une cinquantaine d’espèces de mammifères australiens qui vivent normalement dans les forêts d’eucalyptus, n’ont pas pu être importées (les koalas, les wallabies et les pademelons, ainsi que 200 espèces d’oiseaux) en raison du changement de climat. De ce fait, l’eucalyptus constitue une menace plus importante pour de nombreux écosystèmes. Dans de nombreux pays, il est désormais considéré comme une espèce envahissante.

Une recherche de 2017 du Ministère de l’Environnement en Espagne a montré que les conséquences négatives des Eucalyptus sur l’écosystème espagnol et elles sont nombreuses. Nous avons listé les plus importantes ci-dessous :
Conséquence 1
Il n’y a pas d’invertébrés indigènes capables d’utiliser les feuilles mortes des eucalyptus, par conséquent les feuilles restent sur le sol, ce qui entraîne un appauvrissement du sol en azote.
Conséquence 2
L’eucalyptus crée des composés biochimiques qui possèdent un impact négatif sur la croissance, la survie ou la reproduction d’autres organismes. Les arbres empêchent l’établissement et/ou la croissance d’autres espèces.
Conséquence 3
Les eucalyptus ont la capacité de s’installer dans de grands espaces, notamment après un incendie, ce qui porte atteinte aux autres espèces indigènes. Au Portugal, la capacité de cette espèce à coloniser les espaces ouverts s’est avérée être efficace après un incendie.
L’eucalyptus couvre environ 800.000 hectares au Portugal. Cela représente un quart des forêts portugaises. Ces arbres ont été plantés pour assécher les marais, mais les conséquences sont désastreuses pour l’avenir.

En raison de la grande quantité de feuilles et d’écorces séchées qui tombent des arbres (et qui ne se décomposent pas), il existe un grand risque d’incendie dans les forêts d’eucalyptus. Les feuilles contiennent une huile très inflammable.
Après un incendie, les arbres poussent intensivement et de nouvelles plantations sont effectuées. C’est un cercle vicieux ! Les eucalyptus favorisent le feu et le feu favorise les eucalyptus par rapport aux autres espèces.
Face au changement climatique, l’eucalyptus n’est définitivement pas une solution. Lorsque les vagues de chaleur se multiplieront, il y aura de fortes chances qu’un arbre prenne feu et la forêt se mettra à brûler.
En Espagne, les mauvaises herbes et les parasites associés aux Eucalyptus ont également été introduits par inadvertance. Les espèces exotiques du genre Eucalyptus perturbent la biodiversité. De ce fait, toutes les espèces associées à l’Eucalyptus sont listées en Espagne dans le catalogue des espèces exotiques envahissantes.
En Espagne, 50 % des incendies de forêt se produisent en Galice. Après un grand incendie en octobre 2017, le gouvernement galicien a arrêté l’expansion des forêts d’eucalyptus. À l’époque, le gouvernement avait également qualifié l’eucalyptus d’accélérateur de feu.
Lors de cet incendie de forêt en 2017, 5 000 hectares d’eucalyptus ont brûlé, ce qui correspond à 44 % de la surface brûlée. Les 56 % restants étaient constitués de pins. En Galice, il y a environ 310 000 hectares d’eucalyptus, environ 434 000 hectares de pins et environ 415 000 hectares de feuillus. Les eucalyptus et les pins couvrent deux fois plus de surface que les feuillus, mais brûlent cinq fois plus.
Pourquoi avoir choisi l’eucalyptus pour l’industrie de la mode ? La réponse est assez simple. Les eucalyptus poussent beaucoup plus vite que les autres arbres. Par conséquent, le rendement d’un hectare d’eucalyptus par an est de 1000 €, contre 300 € pour les pins. D’un point de vue économique, l’arbre est donc très intéressant. Dans la région espagnole de Galice, les eucalyptus fournissent 4 % du PIB et la région est très dépendante de la production de ce matériau.
L’avantage écologique des eucalyptus est qu’ils ne nécessitent aucune irrigation et presque aucun pesticide. Les arbres peuvent pousser sur des terres impropres à l’agriculture, ce qui permet leur utilisation.
Malgré son impact négatif sur l’environnement, le lyocell est l’un des matériaux les plus durables. Le tissu est biodégradable car il est composé de matériaux naturels, et il est également entièrement recyclable.
Le danger du lyocell réside principalement dans l’ampleur de sa production. Si de nombreuses marques de mode commencent à utiliser ce matériau pour remplacer le polyester et le coton, il faudra en produire beaucoup plus et cela nécessitera beaucoup de forêts et une augmentation des problèmes de biodiversité. Si la quantité est maîtrisée, les conséquences peuvent être évitées.
Vous avez trouvé cet article intéressant ? Ne manquez pas de lire notre prochain article sur le Tencel, une sorte de lyocell produit par la société Lenzing qui se concentre sur la foresterie durable. Vous souhaitez consulter les nouveaux articles COSH! Inscrivez-vous à notre newsletter ci-dessous !
Vous souhaitez découvrir des vêtements éco-responsables fabriqués à partir de lyocell ? Jetez un coup d’œil à notre guide d’achat et découvrez les marques qui près de chez vous proposent des vêtements durables en lyocell selon votre style et votre budget!<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?> <?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
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A Soft and more Sustainable Alternative to Cotton
First introduced by the now-defunct American fibre facility Enka in 1972, Lyocell has since become a highly popular fabric choice – and for good reason. Lyocell stands out as an exceptionally breathable material known for its soft texture and luxurious look. Its robustness, absorbency, and hypoallergenic properties make it a practical choice for everyday wear.
One of the most convenient features of Lyocell is its resistance to odours, meaning your clothes stay fresh longer and require less frequent washing.
What makes Lyocell even more versatile is its ability to blend seamlessly with various other materials, such as cotton, silk, rayon, polyester, nylon, and wool. This adaptability has seen Lyocell incorporated into a wide range of apparel, from sportswear and chic dresses to casual jeans, making it a multifaceted fabric suitable for various styles and occasions.
The production process
Lyocell is a human-made fibre derived from natural materials, specifically from the cellulose found in tree trunks, bark, and leaves. It’s predominantly made from eucalyptus wood pulp, transformed through a chemical process into a pulp that’s then spun into threads and woven into fabric.
Lyocell’s Environmental Impact
Lyocell, a common fabric in eco-friendly fashion collections, raises the question of its actual sustainability. According to the Higg Index, which regards Tencel highly (a Lyocell by Lenzing brand), viscose fibres derived from cellulose in wood pulp are twice as sustainable as cotton.
Lyocell performs about 10% better in sustainability than standard viscose, yet both have a higher ‘global warming’ impact than cotton. This could be due to Lyocell’s chemical usage, which is slightly less (10%) than regular cotton, indicating that organic cotton is more chemical-efficient.
It’s crucial to note that Lyocell’s production process is free from toxic chemicals and allows for an impressive 99.5% solvent reuse, ensuring minimal environmental contamination in Europe.
Despite these eco-friendly aspects, Lyocell’s water usage effectiveness is somewhat controversial. While it fares better than regular cotton, the eucalyptus trees used for Lyocell require significantly more water (30% to 50% more) than native trees. This high water demand has contributed to environmental challenges, especially and ironically in regions like Spain, Portugal, California, and South Africa, where eucalyptus plantations and drought are prevalent.
Originally from Australia, eucalyptus trees were introduced to Europe in the 18th century, mainly in Spain, Portugal, and the US. Initially planted to drain swamps and combat malaria, these trees have become controversial due to their high water consumption and impact on local ecosystems.
The global spread of eucalyptus trees in the 18th and 19th centuries was initially celebrated. However, this success brought unintended ecological consequences.
Since the mid-1970s, there have been protests against the extensive planting of eucalyptus in Portugal, known as “eucalyptisation,” which has led to the depletion of local water resources.
The introduction of this non-native tree has significantly impacted the environment and biodiversity. The natural inhabitants of eucalypt forests in Australia, including over 50 mammal species like koalas, wallabies, and pademelons, along with more than 200 bird species, were not translocated with the trees.
This omission has led to a loss of biodiversity in the regions where eucalyptus is now grown, exacerbated by climate change challenges. In various countries, the eucalyptus is increasingly regarded as an invasive species threatening local ecosystems, prompting calls for reducing or ceasing its cultivation.
Research from 2017 undertaken by the Ministry of Environment in Spain showed many negative consequences on Spanish ecosystems because of Eucalyptus tree expansion. We summarised the most important ones below.
The leaf litter from eucalyptus trees doesn’t decompose easily due to the lack of indigenous invertebrates that can break it down. This leads to the leaves accumulating on the ground and ultimately impoverished soil nitrogen levels.
Eucalyptus trees release biochemical compounds that can adversely affect other species’ growth, survival, or reproduction. This disrupts local biodiversity, as these compounds prevent the establishment and development of different plant species.
Eucalyptus can colonise open spaces, particularly in areas disturbed by fire, often outcompeting and displacing native tree species. In Portugal, eucalyptus is notably successful in colonising areas disturbed by fire.
The demand for Lyocell, made from eucalyptus wood pulp, might indirectly contribute to forest fires in Spain and Portugal. Eucalyptus plantations cover around 800,000 hectares in Portugal, constituting a quarter of the country’s forests.
These trees now pose significant environmental challenges, including an increased risk of forest fires due to their highly flammable nature and the vast areas they occupy.
Eucalyptus forests pose a significant fire risk due to the accumulation of non-decomposing leaves and bark containing highly flammable oil. Following a fire, eucalyptus trees vigorously resprout, and new plantings are made, creating a challenging cycle to break. Eucalyptus trees thrive in fire-disturbed environments, often at the expense of other species.
In the context of climate change, eucalyptus trees exacerbate fire risks, especially during heat waves, increasing the likelihood of forest fires.
In Spain, introducing eucalyptus trees has brought unintended ecological consequences, including the spread of weeds and pests. The species, now listed in the Spanish Catalogue of Invasive Alien Species, significantly disrupts biodiversity. Their role in forest fires further highlights eucalyptus trees’ environmental impact.
Galicia, a region in Spain, experiences about half of the country’s forest fires. Notably, after a devastating fire in October 2017, which saw 5,000 hectares of eucalyptus trees burning (44% of the total burnt area), the Galician government halted the expansion of eucalyptus forests, identifying them as fire accelerants.
This incident shed light on the extensive presence of eucalyptus and pine trees in Galicia, covering double the area of deciduous hardwoods but posing a much higher fire risk – burning at a rate five times greater. This stark contrast underscores the environmental challenges posed by eucalyptus plantations in Spain.
Eucalyptus trees offer distinct advantages, especially in the fashion industry. Their rapid growth rate makes them economically beneficial, yielding a significantly higher return per hectare than pine trees. For example, in Galicia, Spain, a hectare of eucalyptus can generate €1,000 annually, while pine trees yield only €300. This high economic value contributes notably to the region’s economy, with eucalyptus production accounting for 4% of Galicia’s GDP.
Ecologically, eucalyptus trees are low-maintenance, requiring neither irrigation nor substantial pesticide use. They thrive even on land unsuitable for agriculture, allowing for efficient land use.
Like with most things, there is no straightforward answer, and the topic is debated extensively. Despite its environmental downsides, Lyocell is considered one of the more sustainable materials due to its biodegradability and recyclability.
However, the sustainability factor is challenged by the scale of production. If the fashion industry heavily relies on Lyocell, replacing materials like polyester and cotton, it could lead to extensive forest use and heightened biodiversity issues. Therefore, controlling production volume is crucial for maintaining Lyocell’s sustainability.
For those interested in sustainable fashion, stay tuned for our upcoming article on Tencel, a sustainably produced fibre by Lyocell by Lenzing. And to keep up with the latest articles from COSH!, don’t forget to subscribe to our newsletter!
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