30 janvier 2024
Lever le voile sur la controverse des diamants cultivés en laboratoire
- COSH! Member Publicity
- Fabrication
Vous êtes à la recherche d’un sac à main en cuir de qualité ou d’une paire de chaussures en cuir robuste, mais vous souhaitez faire un choix éco-responsable ? Dans ce cas, il est important de vous informer sur l’impact environnemental du cuir. Le cuir a ses avantages et ses inconvénients : c’est un matériau de haute qualité qui dure plusieurs années et qui s’embellit avec le temps. Cependant, ce matériau présente des aspects moins éco-responsables. Dans cet article, vous trouverez tout ce que vous devez savoir sur l’impact environnemental du cuir. Vous pourrez ainsi faire votre choix en connaissance de cause !
Le cuir est l’un des matériaux les plus anciens de l’histoire. Nos ancêtres chassaient les bêtes pour se nourrir, puis utilisaient leurs peaux comme vêtements et tentes pour s’abriter. Aujourd’hui, le cuir continue de jouer un rôle important dans l’économie mondiale. C’est l’un des produits les plus échangés et il génère environ 150 milliards de dollars par an.
Pour fabriquer du cuir à partir de peaux animales, celles-ci doivent d’abord être traitées, c’est le processus de tannage. Les peaux animales contiennent une protéine appelée collagène. Le processus de tannage garantit le non dépérissement et la non transformation du cuir en un matériau robuste et le rend résistant aux intempéries.
Avant la révolution industrielle, le cuir était tanné de manière traditionnelle. Les artisans utilisaient des bacs en bois qu’ils gardaient à moitié sous terre. Le cuir était immergé dans un mélange d’eau et d’écorce de chêne séchée. Une fois que les peaux étaient retirées des bacs et séchées, elles ne pouvaient plus pourrir. Cependant, ce processus traditionnel demandait beaucoup de temps et de travail. Au fil du temps, le cuir tanné traditionnellement s’est révélé être trop dur et trop épais. De nouvelles méthodes de traitement sont donc apparues pour rendre le cuir plus résistant aux intempéries, notamment avec la technique du cuir tanné au chrome. Le cuir tanné au chrome était plus résistant à l’humidité et à la chaleur, ce qui l’a rendu très populaire.
Dans le cas du cuir tanné au chrome, des produits chimiques sont utilisés pour traiter le cuir. Pour s’assurer qu’aucun produit chimique ne se retrouve dans l’eau, des processus de purification supplémentaires sont nécessaires. Le cuir de vache, le cuir de chèvre et le cuir de mouton nécessitent tous la même quantité de produits chimiques. Le cuir de kangourou, en revanche, nécessite ¼ de produits chimiques en moins et est donc plus favorable à l’environnement.
Avec le cuir tanné chimiquement, il est important de choisir des tanneries européennes. La législation environnementale européenne est l’une des plus strictes au monde, vous pouvez donc être sûre qu’aucune substance nocive ne se retrouvera dans l’environnement. Dans d’autres parties du monde, ce n’est peut être pas le cas. Plusieurs scandales en Inde ont montré que des rivières étaient polluées par les tanneries chimiques.
Pour réduire l’impact environnemental du tannage, il est possible d’utiliser des tanins végétaux dérivés de l’écorce des arbres. Le cuir tanné végétal n’utilise aucune substance chimique et est donc moins dommageable pour l’environnement.
En Belgique, des tanneries artisanales existent encore. L’entreprise familiale Altan à Zulte a plus de 100 ans d’expérience dans le tannage traditionnel. Elle fabrique des cuirs de haute qualité à partir de peaux de veau, de mouton et même d’autruche.
En Wallonie, dans l’entreprise familiale Radermecker, le cuir est tanné avec des tanins végétaux depuis des générations. L’entreprise a été fondée en 1870 par la famille Rademecker. Radermecker n’utilise que du cuir de vachette provenant de France et d’Allemagne. Des produits de haute qualité, fabriqués près de chez vous ! L’entreprise est impliquée dans toutes les étapes, de l’abattoir au produit fini. Grâce à une chaîne courte, la qualité et la transparence peuvent être garanties tout au long de celle-ci. Pour info: chez Rademecker, la fabrication des produits se fait sur demande, ce qui permet d’éviter les surplus de cuir !
Autrefois, la plupart des peaux animales étaient tannées en Europe. Mais en raison des réglementations environnementales européennes plus strictes et du coût élevé de la main-d’œuvre, la production de cuir s’est déplacée en Amérique du Sud, en Inde et en Chine. Aujourd’hui, la majorité de la production mondiale de cuir a lieu en dehors de l’Europe et, malheureusement, les problèmes environnementaux se sont déplacés avec elle.
Pour que l’industrie du cuir soit éco-responsable, il faudrait rapatrier la production en Europe. Les éleveurs européens sont soumis à une législation environnementale stricte, ce qui signifie que l’impact du cuir européen est réduit au minimum. La production locale permet d’économiser sur le transport et offre plus de contrôle et de transparence.
Saviez-vous que le cuir de vos sacs à main et de vos chaussures provient généralement d’un déchet de l’industrie de la viande ? Et c’est une bonne nouvelle ! En effet, de cette manière, aucun animal supplémentaire n’a été tué pour obtenir le cuir. De plus, il est beaucoup trop coûteux d’élever des bovins uniquement pour leur peau. Aujourd’hui, plus de 90 % du cuir dans le monde provient de l’élevage de bovins. Les animaux sont donc utilisés à la fois pour la viande et le cuir, et ne sont pas abattus pour fabriquer des sacs à main ou des chaussures. Les produits exclusifs tels que des pièces de haute couture ou un intérieur de Rolls Royce sont également concernés. C’est peut être le cas pour les animaux exotiques tels que les crocodiles et les serpents.
Le cuir utilisé dans l’industrie de la mode provient à 90% de vaches. Dans une moindre mesure, on utilise du cuir de mouton et de chèvre et, dans quelques cas, du cuir de kangourou. Malheureusement, toutes les peaux issues de l’industrie de la viande ne sont pas toutes destinées à l’industrie de la mode. Une grande partie sera gaspillée et finira sur un tas de déchets. Même si le cuir est extrait de déchets de l’industrie de la viande, l’élevage intensif d’animaux en lui-même a un impact négatif sur l’environnement.
Comme alternative, plusieurs designers ont commencé à expérimenter le cuir de poisson. Les peaux de poissons sont également des déchets de l’industrie alimentaire. Ici aussi, il est important de produire le plus localement possible et de choisir des espèces de poissons locales et éco-responsables. Mien Kaba, par exemple, utilise du cuir de poisson local originaire de Bordeaux. D’autres espèces de poissons, comme le cabillaud et le poisson-chat d’Islande, peuvent également être transformées en chaussures et en sacs à main.
Il n’est pas facile de garantir le bien-être des animaux dans le secteur de la mode. Comme pour la laine, il est souvent difficile de savoir exactement d’où vient le cuir. Les chaînes de production locales courtes sont donc considérées comme plus éco-responsables car elles permettent une plus grande transparence.
Une autre solution est l’élevage biologique, qui met davantage l’accent sur le bien-être des animaux que l’élevage industriel. En effet, l’agriculteur respecte le nombre maximum d’animaux autorisés dans une zone donnée.
Une étude récente (Moktadir et al., 2018) a examiné les plus grands obstacles au sein de la chaîne de production mondiale du cuir afin de la rendre plus éco-responsable. Selon l’étude, le manque de volonté de la part de la direction, et le manque de sensibilisation des clients autour des produits éco-responsables sont les 2 plus grands obstacles. Suivis par les machines trop anciennes et le manque de logistique éco-responsable.
Pas moins de 76 % des terres agricoles de notre planète sont utilisées pour la production d’aliments destinés à l’élevage. Cela correspond à 29 % de la surface totale de la terre. L’élevage occupe donc d’énormes quantités de terres précieuses et provoque une déforestation massive dans les régions tropicales. Comment la déforestation est-elle liée à l’élevage ? Eh bien, pour nourrir les animaux, les agriculteurs ont besoin de beaucoup de céréales et de soja. Pour cultiver ces produits, de grandes quantités de forêts tropicale sont abattues. En Amérique du Sud, 70 % des zones déboisées sont utilisées pour l’élevage du bétail. Cela se fait au détriment de la magnifique forêt amazonienne, contenant des espèces menacées et des plantes médicinales rares.
Les vaches (et le bétail en général) ont besoin d’une quantité importante de nourriture et une fois transformée en viande la quantité est moindre. En effet, pour un kilo de viande, il faut en moyenne sept kilos de céréales (pour le bœuf, c’est encore plus, douze kilos de céréales). Les produits céréaliers nécessitent beaucoup moins de terres et d’eau que les animaux. On peut donc dire que l’élevage n’est pas efficace dans son utilisation des ressources en terres et en céréales. C’est honteux, car aujourd’hui encore, 8,9 % de la population mondiale est sous-alimentée.
L’élevage est l’une des principales causes du réchauffement de la planète. Aujourd’hui, il y a plus de 1,5 milliard de vaches, 1,2 milliard de moutons, 1 milliard de porcs et 1 milliard de chèvres sur la planète. Cet énorme cheptel a un impact catastrophique sur l’environnement. L’élevage représente 14,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cependant, l’impact environnemental diffère selon les animaux. Les vaches sont de loin l’espèce animale la plus polluante pour l’environnement, suivies des chèvres et des porcs. Le cuir de kangourou est le moins polluant de toutes les espèces de cuir.
Ces chiffres ont été extraits du Higg MSI. Un indice qui est actuellement critiqué pour ne pas être une source vraiment précise. Veuillez garder cela à l’esprit lorsque vous comparez les matériaux mentionnés entre eux.
Le gaz à effet de serre le plus connu est le CO2. Cependant, les vaches émettent d’autres gaz nocifs, comme le méthane (CH4) provenant du fumier et du vent. L’utilisation d’engrais artificiels permet la libération de protoxyde d’azote, un autre gaz à effet de serre. Saviez-vous que le méthane et le protoxyde d’azote sont plus dangereux que le CO2 pour le climat ? L’effet de serre du méthane est 25 fois plus fort que celui du CO2, et celui du protoxyde d’azote est même 310 fois plus fort. Un impact immense pour la planète. Chaque vache produit 100 à 200 litres de méthane par jour, ce qui correspond à l’émission de CO2 d’un land rover parcourant 50 km par jour. En comparaison, un mouton ne produit que 30 litres de méthane par jour.
Heureusement, le méthane et le protoxyde d’azote sont présents en moins grande quantité dans l’air, ce qui signifie que le CO2, en raison de sa grande quantité, reste la plus grande menace pour le climat.
La déforestation pour le soja et les céréales contribue également aux fortes émissions de CO2 de l’élevage. Les arbres absorbent automatiquement le CO2 présent dans l’air. Celui-ci se stocke dans les arbres et les feuilles et se transforme en oxygène. En coupant les arbres, le CO2 stagne dans l’air. De plus,le transport du soja et de la viande nécessite d’énormes quantités de matériel, ce qui augmente encore les émissions de CO2.
En plus des émissions, les animaux consomment également d’énormes quantités d’eau. Une vache boit environ 120 litres d’eau par jour, ce qui équivaut à une baignoire pleine. Une énorme quantité d’eau est également nécessaire pour la croissance des céréales et du soja. Ces cultures ont besoin d’une grande quantité d’eau et l’arrosage se fait par le biais de l’irrigation.
L’élevage a donc un impact négatif sur l’environnement ! Les calculs ci-dessus ne tiennent compte que de la phase “Cradle to Gate” (de la fabrication au départ de l’usine) et non de la phase d’utilisation et du recyclage. Dans de nombreux cas, le cuir est un produit de haute qualité qui durera très longtemps. Les sacs à main ou les chaussures qui durent plus longtemps sont moins susceptibles de devoir être remplacés, ce qui est également une grande victoire pour l’environnement !
Les préoccupations relatives au bien-être des animaux et à l’impact environnemental de l’agriculture et de la production de cuir ont conduit à une demande de cuir plus éco-responsable et d’alternatives végétaliennes. Pour savoir si elles sont effectivement plus éco-responsables, lisez la suite ici.
© Monsak: Handgemaakte tassen van vergeten leer
Vous souhaitez faire un choix éco-responsable ? Nous vous résumons tout ici : choisissez des marques dont la production est européenne et qui utilisent des tanins végétaux pour le processus de tannage.De plus, vous pouvez toujours regarder les certificats, mais ne vous laissez pas aveugler par eux car ils ne sont pas toujours transparents. Certaines marques sont souvent trop petites pour se permettre un certificat coûteux, bien qu’elles soient éco-responsables.
Les certifications les plus importantes pour le cuir sont LEATHER STANDARD d’OEKO-TEX®, un système de certification mondial et indépendant. Ce label prend en compte la production légale, l’utilisation de plomb et l’utilisation de processus de production respectueux de l’environnement. Le label s’applique aux produits en cuir finis et semi-finis. De plus, le label NATURLEDER a élaboré des directives pour la production de la matière première à la vente, ainsi que pour l’utilisation du cuir fini.
Le plus important est peut-être ceci : le cuir est un produit de qualité qui dure plusieurs années. En choisissant des chaussures éco-responsables ou un sac à main élégant, vous pourrez en profiter toute votre vie. Il n’y a rien de plus éco-responsable que de conserver un magnifique sac à main pour vos enfants ou peut-être vos arrière-petits-enfants.
A lire également: Le cuir végétalien est-il meilleur pour l’environnement et les animaux?
Pour en savoir plus sur le coton, cliquez ici
Pour en savoir plus sur la laine, cliquez ici
Vous êtes à la recherche d’un sac à main, d’une ceinture ou de chaussures en cuir éco-responsable? Découvrez des options éco-responsables sur notre guide d’achat.
30 janvier 2024
27 novembre 2023
18 septembre 2023