12 décembre 2023
La réglementation française en matière d’emballage : Un guide pour une mise en conformité rapide
- REP
- Emballage
Saviez-vous qu’ à partir de 2023, l’Union européenne (UE) introduira des règles concernant la Responsabilité élargie des producteurs (REP)? Elle veut encourager la réutilisation des vêtements et la réduction des déchets et de la pollution. Cette mesure est nécessaire car l’industrie de l’habillement est extrêmement polluante et l’Européen.e moyen.n.e jette environ 11 kilos de textiles par an.
Grâce à la réglementation, les producteurs, les importateurs et les boutiques en ligne de vêtements seront responsables de la collecte, du traitement et du recyclage des textiles mis au rebut. De cette façon, beaucoup moins de textiles finiront sur les montagnes de déchets textiles et le cercle de la circularité pourra être fermé.
Pakhuis de Zwijger a organisé un débat en direct avec la coopération de Reflow une entreprise sociale qui se consacre à la lutte contre la pollution plastique: “La montagne de textiles cherche un propriétaire”. Seulement 1% des textiles collectés sont recyclés en nouveaux produits textiles. L’objectif de la REP européenne est d’augmenter ce pourcentage à 20% d’ici 2030.
Annet Feenstra, Peter Koppert, Femke den Hartog, Marten Boels, Maarten van Renssen, Janine Röling et Caroline Poot ont parlé de leurs expériences et de la façon dont les marques et les entreprises aux Pays-Bas travaillent sur la circularité.
Travailler ensemble pour une économie circulaire en 2050
Femke Den Hartog, conseillère politique pour INretail a déclaré qu’il était important que l’industrie collabore. “Nous devons nous concentrer sur ce qu’il advient des textiles collectés et relever le défi collectivement. Au début du processus, les fibres recyclées devraient être utilisées pour la fabrication de nouveaux vêtements et, par la suite, nous devons nous assurer que de plus en plus de textiles sont réutilisés ou recyclés.”
Les innovations telles que les nouvelles techniques de recyclage sont essentielles pour cette transition. “Quand vous achetez un réfrigérateur, vous payez les frais de démantèlement, pour les textiles, nous aimerions qu’il en soit de même. Une petite contribution par pièce de textile pour payer l’innovation et le tri.” Den Hartog affirme que cette contribution n’entraînera pas d’augmentation extrême des prix. “Pensez en centimes plutôt qu’en euros”.
Den Hartog met également en avant un changement de mentalité des consommateurs et consommatrices. “Si les gens commençaient à regarder les tissus différemment, les portaient plus longtemps et étaient prêts à les réparer (ou à les faire réparer), la montagne de déchets serait plus petite.”
Conseil COSH! : Saviez-vous que la municipalité d’Amsterdam offre des bons pour plusieurs tailleurs, si vous êtes en possession du Stadspas ? Cela est accordé aux personnes à faible revenu et cela leur donne la possibilité de faire réparer leurs vêtements. Pour en savoir plus sur cette excellente initiative, cliquez sur ce lien.
Que pouvons-nous faire lorsque nous faisons nos achats ? Den Hartog : “Il est important de faire attention aux matériaux, à la qualité et à la longévité des vêtements. Optez pour des articles de seconde main.”
Conseil COSH! : Certains magasins proposent des vêtements de seconde main en plus de leur offre de vêtements neufs. Ne manquez pas de consulter The Collection One, avec sa collection vintage triée sur le volet. Tally-Ho propose une collection donnée par Serendipity Vintage Dreamer à Amsterdam et les magasins Seventy One en Belgique.
Annet Feenstra est responsable du développement durable chez H&M. Elle a commencé à louer, réparer et personnaliser des vêtements dans son magasin de Kalverstraat à Amsterdam. Elle a ensuite introduit ce concept au H&M d’ Amsterdam Nord.
Feenstra note que de plus en plus de consommateurs et consommatrices se familiarisent avec les initiatives circulaires telles que la vente ou l’échange de vêtements. “J’espère que de plus en plus de gens auront une valeur (sentimentale) pour leurs vêtements. Quand on reconnaît cette valeur, on est plus disposé à réparer.”
H&M est une grande entreprise. ” C’est pourquoi nous pouvons donner une impulsion mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Nous avons besoin d’une REP européenne. C’est difficile lorsque chaque pays a une législation et des objectifs différents.”
Pour H&M, il est nécessaire de créer un cycle de vie des produits entièrement circulaire en commençant par la phase de conception. “C’est là que sont faits les choix qui ont déjà un impact sur la pollution et la recyclabilité.” Selon Madame Feenstra, les techniques de recyclage doivent être améliorées tout en investissant dans des matériaux innovants.
Caroline Poot est responsable de la RSE au sein du groupe JOG. Dans le cadre de l’accord sur les jeans, l’entreprise souhaite augmenter la quantité de coton recyclé dans les jeans. Ils disposent de jeans durables contenant 20 % de coton recyclé post-consommation.
Le coton recyclé post-consommation signifie que le coton a déjà été porté ou utilisé par le consommateur. “Utiliser un pourcentage supérieur à 20 % de coton recyclé est difficile, car il s’use plus vite et le tissu est plus rugueux.” Pour que les jeans soient recyclables même après usage, ils mélangent le coton recyclé avec du coton neuf, remplacent les clous par de la broderie et lasérisent les étiquettes. “Pour la collecte, nous avons des boîtes Drop & Loop dans les magasins, ils recyclent tout en interne avec Wolkat.”
Janine Röling, chercheuse à l’organisation environnementale Recycling Netwerk Benelux, pense que la nouvelle réglementation est susceptible de changer la donne, mais le gouvernement doit veiller à ce qu’elle soit correctement appliquée et à ce que les organisations de producteurs puissent jouer un rôle. Les organisations doivent collaborer avec les collecteurs et les entreprises de recyclage pour réussir à mettre en œuvre la REP.
Röling : “Et c’est exactement là où se situe le problème, nous voyons souvent que les organisations de producteurs influencent le gouvernement. Ce mécanisme s’est vu dans d’autres secteurs et il peut aller à l’encontre de la politique environnementale.”
Sur la base de ces résultats, Röling recommande que des recherches sur les objectifs et la gouvernance soient menées par le gouvernement. “Afin de parvenir à une mise en place adéquate de la REP, le gouvernement pourrait, par exemple, mettre en place un groupe consultatif indépendant. S’il y a une considération représentative dès le début, la politique environnementale peut être mise en œuvre de manière optimale.”
Peter Koppert est responsable de la durabilité et de l’innovation pour l’organisation entrepreneuriale Modint, il prépare ses adhérents à la nouvelle réglementation liée à la REP. “Nous voulons donner un coup de pouce à la REP et mettre en place une organisation de producteurs pour consulter les différentes parties prenantes, pour un plan réaliste mais ambitieux. Ce serait formidable que la révolution circulaire commence à Amsterdam.”
Koppert affirme qu’il doit y avoir une meilleure connexion entre les déchets et le recyclage. “Il y a une fin à la vie des vêtements. Au-delà de 5 à 10 ans, les vêtements ne sont généralement plus portables. C’est pourquoi le recyclage est un lien important.”
Selon Monsieur Koppert, si une entreprise peut prouver qu’elle a utilisé du contenu recyclé, elle devrait être récompensée. “Si vous faites partie de la solution, il devrait y avoir des allégements fiscaux associés à cela. En France, c’est le cas depuis dix ans.”
Selon Koppert, la REP ne doit pas être considérée comme une solution locale et doit être déployée de manière prédominante aux Pays-Bas et en Europe. “Les initiatives locales sont un plus mais en s’attaquant au problème à grande échelle, nous pouvons éviter la plupart des déchets.”
Maarten Renssen, directeur commercial de la société de collecte et de tri Boer Group, est soucieux d’améliorer la collecte des textiles et de faire en sorte que le moins de textiles possible finissent dans les déchets résiduels. “Nous avons créé Fashion to Fiber pour aider les détaillants à collecter les vêtements”, explique-t’il.
“Les textiles sont collectés et triés afin de définir ce qui est réutilisable et ce qui est recyclable. Cette partie du processus doit se dérouler aux Pays-Bas. Ce qui arrive aux vêtements doit être communiqué de manière transparente aux détaillants ou aux clients. Par exemple, 80 % du vêtement a été recyclé et utilisé pour un certain produit.”
Atteindre cette transparence est assorti d’une condition, explique Renssen. “Si nous collectons en vrac auprès de la municipalité, cela ne fonctionnera pas ; nous avons juste besoin de quelques points de collecte.”
Le groupe Boer bénéficie du soutien de la municipalité d’Amsterdam. “Amsterdam est un endroit important aux Pays-Bas et en Europe en termes de textiles circulaires. Il y a beaucoup d’activités économiques ici.” Renssen espère que les précurseurs éco-responsables d’Amsterdam, seront soutenus positivement par la REP. “Nous devons faire des recherches sur les fils pour pouvoir utiliser de plus en plus de contenu recyclé, cela prend du temps et de l’argent.”
Selon Renssen, le plus grand impact peut être obtenu en déployant d’abord la REP avec les vêtements de travail. “Pour rendre le système abordable, la montée en gamme est importante”.
Marten Boels travaille au sein de l’ARM sur l’économie circulaire en tant que directeur des matières premières. Il s’occupe de développer et de stimuler la circularité des matières premières dans la région métropolitaine d’Amsterdam.
“Nous aimerions tous avoir de la transparence dans la chaîne textile, mais c’est difficile à réaliser. En collaborant avec la municipalité d’Amsterdam, nous sommes en mesure de mieux comprendre ce qui se trouve dans les poubelles textiles et ce que nous pouvons en faire. Nous voulons savoir où va le textile une fois qu’il a été collecté.”
La législation relative à la REP est en cours d’élaboration, au niveau national et européen. Vous souhaitez en savoir plus sur la REP aux Pays-Bas et la feuille de route qui en découle, lisez ce blog.
Certains entrepreneur.e.s dans la mode se soucient de la “fin de vie” de leur produit. Elles ou ils disposent d’un service de réparation ou d’un service de retour pour donner une nouvelle vie aux vêtements.
Parmi les autres initiatives qui prolongent la vie des vêtements, citons les bibliothèques de vêtements comme LENA Library, les initiatives locales de seconde main comme The Swapshop et le magasin de don New Life West. Certaines marques font de upcycling comme Archivist Studio.
Trouvez d’autres magasins circulaires à Amsterdam grâce à nos guides d’achat et découvrez les boutiques où vous pourrez bénéficier d’une réduction avec l’Amsterdam City Pass ici.
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