31 août 2023
Redonner vie aux marchés locaux : L’Ouganda interdit les importations de vêtements de seconde main
- REP
- Recyclage
Que deviennent vos vêtements lorsque vous les déposez dans des conteneurs?COSH ! a enquêté sur la collecte et le traitement des vêtements de seconde main. Quelles organisations favorisent la redistribution locale? Une grande partie des vêtements présents dans les conteneurs ne peuvent pas être revendus en seconde main. Les marques de fast fashion produisent des vêtements de mauvaise qualité en grande quantité.Seulement 30 % de nos vêtements sont réutilisés, les 70 % autres vont à la décharge ou sont classés comme déchets ménagers.
En Flandre, 142 entreprises de traitement des textiles reconnues par l’OVAM (l’Agence publique des déchets de Flandre) sont responsables de la collecte, du tri et du recyclage des textiles. Ce chiffre est en réalité encore plus élevé car il est basé sur les données des permis d’environnement. Le secteur compte également des acteurs non reconnus qui traitent le vêtement sans respecter certaines conditions.
Les conteneurs à vêtements et les services de collecte de vêtements et de textiles répartis dans toute la Belgique peuvent être des acteurs sociaux ou privés.
COSH! a fait un tour d’horizon des plus grands acteurs de la collecte et de leurs éventuelles boutiques de seconde main en Belgique :
La ville d’Anvers a mis en place plusieurs mesures afin de mieux organiser le processus de collecte et de traitement. L’une de ces initiatives est De Collectie. Cette organisation se compose de cinq asbl (association de loi 1901) anversoises : De Kringwinkel Antwerpen, Oxfam, Wereld Missie Hulp, Kindervriend et Mensenzorg et est responsable de la collecte et du traitement intégral de tous les textiles. Si votre vêtements présente des taches, des déchirures ou des trous, il pourra être accepté par ces organisations. Les partenaires de De collectie veillent à ce que ce qui n’est plus vendable soit recyclé.
La remise des textiles à De collectie peut se faire de 3 façons :
Les textiles sont collectés à votre domicile
Vous déposez vos vêtements dans l’un des 200 points de collecte. Consultez le code QR et découvrez tous les points.
Appelez The Antwerp Recycling Shop pour une collecte à domicile
Lorsque vous apportez des vêtements chez De collectie, vous soutenez des projets locaux, l’emploi social ainsi que des organisations caritatives basées à Anvers et dans le Sud global.
Les conteneurs à vêtements et les services de collecte de vêtements et de textiles répartis sur l’ensemble du territoire belge peuvent être des acteurs tant sociaux que privés. L’acteur social De Kringwinkel Anvers est le seul à se concentrer sur l’offre d’un emploi aux personnes qui ont des difficultés à trouver leur place sur le marché du travail. Ils vendent également les vêtements qu’ils collectent mais rémunèrent leurs employés avec les recettes. Il s’agit d’une chaîne transparente qui n’est pas axée sur le profit. Au total, 40% de ce qui entre dans les conteneurs finit effectivement dans les magasins. Cela fait de De Kringwinkel Anvers l’acteur par excellence qui stimule l’économie locale.
World Missionary Aid (WMH) est une organisation à but non lucratif qui souhaite améliorer les conditions de vie de personnes de manière durable via des projets de développement. Il y a quelques années, l’organisation a pris des mesures radicales pour changer son organisation. Elle possédait 1 400 conteneurs à textiles puis vendaient les textiles collectés ou les envoyaient ensuite à l’étranger à des fins caritatives. WMH a constaté une saturation du marché et a donc décidé d’arrêter. Ils collaborent désormais avec Wolkat, une entreprise de tri et de recyclage circulaire, pour transformer eux-mêmes les textiles collectés en nouveaux produits. Les textiles ont ainsi une seconde vie au niveau local et WMH montre que les acteurs sociaux peuvent prendre en charge différentes étapes de ce processus au niveau local. WMH vend également aux entreprises de tri sélectif et reçoivent ainsi de l’argent par kg collecté qu’elles peuvent investir dans leurs projets.
Chez Oxfam, 10% sont vendus dans ses propres magasins. 90 % ont un objectif différent. Mais Oxfam a lancé un nouveau projet l’année dernière. À partir de l’hiver 2021, les vêtements d’hiver qui ne répondent pas aux normes de qualité du magasin seront vendus à 3 euros le kilo. À Bruxelles, Anvers et Liège, l’organisation veut rendre les vêtements de seconde main, surtout ceux d’hiver, accessibles à tous et toutes et souhaite contribuer à la lutte contre la pauvreté en Belgique.
En plus des acteurs sociaux, il existe des entreprises privées qui collectent et traitent les vêtements. Ces entreprises ont souvent pour principale motivation le profit. Que deviennent les vêtements donnés aux acteurs privés ? Ces entreprises privées utilisent souvent l’argument de la charité pour encourager les dons mais une toute petite partie des bénéfices revient aux projets d’utilité sociale. L’impact de ces dons de vêtements n’est pas bien défini.
Le plus grand collecteur privé en Belgique est Curitas, qui fait partie de De Boer Group Holland. Cette entreprise spécialisée dans la collecte, le tri et le recyclage dispose de plusieurs succursales en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Après la collecte, les textiles des conteneurs de Curitas sont acheminés vers l’entreprise de tri Evadam à Roulers. Cette société fait également partie du Groupe De Boer et est l’un des plus grands trieurs en Belgique. Environ 60 tonnes de textiles sont livrées quotidiennement, provenant de différents types d’acteurs et divers pays européens tels que l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France.
Le processus de tri se déroule en plusieurs étapes. La première étape est le pré-tri, au cours duquel les vêtements sont triés par type (par exemple, les jupes, les pantalons, etc.). Ensuite, il y a un tri final où la qualité des articles est examinée. On détermine ainsi quels articles sont encore vendables et lesquels sont trop endommagés. Les articles endommagés sont ensuite répartis par type de textile afin que les vêtements puissent être recyclés de manière optimale et que le moins de vêtements possible soient perdus.
Les employés d’Evadam traitent environ 2500 à 3000 kg de textile par jour, une quantité énorme ! Ce chiffre est le résultat d’une méthode de travail efficace combinée à une automatisation poussée. Chez COSH, nous encourageons cette méthode de cri car les designers circulaires ont la possibilité de les récupérer.
Nous avons également interrogé tous les centres de tri sur l’influence de la fast fashion sur leur travail. Ils nous ont tous mentionné une baisse de qualité due à la popularité croissante de la fast fashion.
Après le tri, les textiles sont emballés en fonction de leur qualité. Chaque jour, Evadam expédiait 40 conteneurs de vêtements de seconde main à l’étranger pour ses clients. A l’étranger, les textiles sont vendus à des grossistes qui les distribuent à leur manière.
Sur un an, seuls 8% des textiles donnés sont considérés comme des déchets. Il s’agit, par exemple, de textiles mouillés ou souillés ou de marchandises réellement inutilisables. Les partenaires d’Evadam traitent les déchets textiles abîmés de façon éthique.
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