7 décembre 2023
Un nouveau rapport montre que l’UE continue d’être impliquée dans le travail forcé des Ouïghours
- Fabrication
- Commerce équitable
L’industrie du vêtement est une activité qui rapporte plusieurs milliards de dollars. Son but est de fabriquer et vendre des vêtements mais cette industrie ne peut exister qu’au sein d’un système capitaliste qui survit en exploitant les femmes, les enfants et les hommes principalement au Sud global. Comme lors de la période coloniale, les entreprises et les marques venant d’Europe pour la plupart utilisent leur pouvoir économique et politique auprès des gouvernements dans le but d’exploiter la population et les ressources locales. Ces marques choisissent des pays comme l’Inde, la Chine ou le Bangladesh, pour leurs exploitations agricoles de masse, l’absence de législation du travail et l’impuissance des syndicats.
Quant à la Fast fashion, elle se caractérise par le renouvellement rapide des collections proposées. Ces collections sont produites à bas coûts et vendues à petits prix et cela est possible grâce à l’exploitation constante des populations locales.
La décolonisation est le processus par lequel les pays “historiquement” colonisés deviennent indépendants politiquement, culturellement et économiquement. Etant donné la complexité, cela prendra du temps. Toutefois, comment entamer ce processus concernant l’industrie du vêtement?
En tant que consommateurs, nous devrions commencer par nous demander: “ qui fabrique nos vêtements?”. L’industrie du textile emploie environ 60 millions de travailleurs dans le monde, dont 80 % sont des femmes. Plus de 70 % en Chine, 85 % au Bangladesh et jusqu’à 90 % au Cambodge. Ces femmes travaillent dans des conditions précaires, sans assurance maladie ni couverture sociale.
Mais pourquoi la grande majorité des personnes travaillant dans l’industrie textile sont-elles des femmes? C’est la question que Jeanine Glöyer, fondatrice et PDG du label Jyoti-Fair works a posé lors de sa conférence TED. Selon elle, en raison du capitalisme néolibéral des années 70, les industries se sont permises d’exploiter les travailleurs de leurs usines afin de réduire leurs coûts de production. Malheureusement, les femmes de ces pays pensent que parce qu’elles sont moins qualifiées, sans éducation, elles ne sont pas en mesure de demander des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.
De plus, au sein des usines, elles sont exposées à des abus sexuels et psychologiques. “La plupart des travailleuses ne considèrent pas l’industrie de l’habillement comme un moyen de subsistance durable et peu d’entre elles restent plus de cinq ans du fait des risques et des horaires de travail. Les gérants d’usines préfèrent embaucher des jeunes femmes pour économiser sur les augmentations de salaire liées à l’ancienneté.» La plupart des travailleuses vivent à la campagne, loin des usines et doivent donc payer leur propre transport. Les salaires étant très bas (entre 82 à 100€ par mois pour le Bangladesh), il leur est impossible de mettre de l’argent de côté. Plus grave, en travaillant, ces femmes s’endettent.
Sur le plan international, en raison de l’abandon progressif de l’Accord multifibres en 2005, de l’accélération de la production et la baisse des prix, les conditions de travail dans l’industrie de l’habillement se sont détériorées.
Les États, l’Organisation internationale du travail (OIT), les traités relatifs aux droits de l’Homme et les certificats peuvent influer sur les conditions de travail, mais leur mise en œuvre est trop lente.
Les normes de l’OIT ou les traités relatifs aux droits de l’Homme ne sont pas assortis de mécanismes d’application efficaces. Les États devraient ratifier davantage de traités contraignants, en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). En attendant, nous pensons que les consommateurs ont le pouvoir d’influencer le système. En achetant moins et choisissant des marques éco-responsables vous montrez aux marques de la fast fashion que vous refusez de prendre part à ce système et cette accélération qui ne peut se faire qu’en oppressant les populations locales. Nous sommes clairement pas les “vraies” fashion victims.
Le féminisme le plus représenté, dit “mainstream” est un féminisme bourgeois et principalement blanc. Ce féminisme n’est donc pas inclusif. Pour Angela Davis, militante politique afro-américaine et autrice, l’approche intersectionnelle est plus appropriée. L’intersectionnalité vise à révéler la pluralité des discriminations, qu’elles soient de classe, de genre et de race. Elle prend en compte les identités et les expériences des personnes afin de comprendre la complexité des préjugés auxquelles celle-ci sont confrontées.
Le féminisme dominant n’est donc pas pertinent pour les femmes dites “pauvres”, de classe ouvrière, racisées, transgenre, transgenre et racisées … . La libération doit être une libération pour toutes. Françoise Vergès, militante et politologue, prône un féminisme décolonial. Dans son livre qui porte le même nom, elle explique que: “La vie confortable des femmes de la bourgeoisie dans le monde est possible parce que des millions de femmes racisées et exploitées entretiennent ce confort en fabriquant leurs vêtements, en nettoyant leurs maisons (…) en s’occupant de leurs enfants…”. Le féminisme mainstream ne parle qu’à des femmes éduquées, bourgeoises et blanches. Il exclut par conséquent les “autres” femmes.
Par exemple, les femmes au Nord global ont lutté pour avoir le droit de travailler alors que les femmes au Sud global, n’ont jamais cessé de travailler et ce depuis le plus jeune âge.
Les femmes qui fabriquent nos vêtements sont en majorité pauvres et peu éduquées, ce qui les rend fragiles. Les marques de fast fashion profitent de cette fragilité et nous vendent en même temps des t‑shirts à moins de 5€ avec écrit “We should all be feminist”. De la confection à la promotion, le corps des femmes est utilisé et éculé pour servir l’industrie textile. Il est temps de prendre conscience de cette réalité et de faire des choix réfléchis.
La fast fashion crée un besoin constant de nouveaux vêtements tout en ignorant la souffrance des femmes qui les fabriquent. Chez COSH!, nous voulons partager nos connaissances afin que vous achetiez moins et de manière plus réfléchie. Nous collaborons avec des marques et des magasins qui possèdent des liens étroits avec les personnes qui confectionnent les vêtements et la provenance des matériaux.
Toutes les marques de COSH! prêchent pour une industrie plus honnête, de meilleures conditions de travail pour les femmes, une chaîne d’approvisionnement plus courte (afin d’éviter les risques d’abus) et de la transparence. Voici quelques-unes de nos alternatives éco-responsables.
De fast fashion industrie stimuleert de constante behoefte aan nieuwe kleding en negeert het lijden van vrouwen in het Zuiden volledig. Daarom willen we bij COSH! onze kennis delen en jou te helpen minder en bewuster te winkelen. We werken samen met merken en winkels die een nauwe band hebben met de mensen die de kleding en materialen produceren. Découvrez des marques dans votre style et votre budget grâce à notre vérificateur de marques.
Verena est la fondatrice de la marque Lovjoy. Elle a fondé ses ateliers de couture à Souabe, dans le sud de l’Allemagne. Cela évite le recours à des sous-traitants et de meilleures conditions de travail. Elle travaille avec des réfugiés qui étaient couturiers à Alep ou Damas. Elle les aide également dans leurs démarches administratives. Lovjoy possède des collections romantiques et décontractées pour femmes.
La marque J‑Label est fondée par Janneke et Judith, deux Néerlandaises passionnées de mode et de nature. Sur leur site web, vous verrez que la production a lieu dans des usines en Inde certifiées GOTS et SA 8000. Ces certificats garantissent de bonnes conditions de travail et des salaires équitables.
Go As U R est une marque de cosmétiques fondée par Annelies Lambert. Les formules sont développées localement, dans un laboratoire belge, et sur la base du droit du travail européen. Go As U R privilégie une chaîne d’approvisionnement courte. De plus, à chaque achat, la marque reverse 1€ à des projets qui soutiennent des femmes dans le monde entier. Go as u.r collabore avec Women’s WorldWideWeb, une organisation qui renforce l’autonomie des filles et des femmes dans divers domaines : éducation, mise en réseau, microfinance, accès aux technologies de l’information étendues (ITX) et e‑mentoring.
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