16 novembre 2023
Du Black Friday au Green Friday : comment les magasins belges et néerlandais redéfinissent cette journée!
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L’inflation et la hausse des prix de l’énergie s’envolent. En Belgique, par exemple, l’inflation était de 10,5 % en août, selon Eurostat. Qui sont les premières victimes ? Les consommateurs et les consommatrices belges qui doivent se serrer la ceinture et les entrepreneurs durables. Et ce, à un moment où la société a un besoin urgent d’entreprises durables pour assurer la pérennité de notre planète.
Le secteur de la vente au détail durable d’aliments zéro déchets et de vêtements écologiques a toujours dû faire face à des coûts plus élevés du fait qu’ils optent pour une production locale, des salaires équitables et des matériaux plus éco-responsables. Aujourd’hui, la hausse des prix de l’énergie s’ajoute à cela et rend de plus en plus difficile, pour ceux et celles qui luttent déjà, le maintien d’une activité rentable.
Pour quoi la balance va-t-elle pencher ? Où va s’arrêter la volonté des consommateurs et des consommatrices de payer plus pour des produits durables face à la diminution de leur pouvoir d’achat ? C’est difficile à dire, mais il est évident que cela les rapprochera de ce point de bascule.
Selon une étude réalisée en 2018 par ABN Amro, les Néerlandais et les Néerlandaises sont prêts à payer jusqu’à 12 % de plus pour des produits durables que pour des produits non durables. Reste toutefois à savoir s’ils sont prêt.e.s à payer ce même montant supplémentaire en plus de l’augmentation générale des prix.
COSH ! est très sensible à cette crise et à ses conséquences. Notre plateforme de mode éco-responsable guide les acheteurs et les acheteuses vers le chemin des magasins durables et locaux et permet aux entrepreneurs de partager leur histoire positive.
Le 6 septembre, plusieurs commerçants ont partagé leur histoire en toute franchise. Maya Van Treeck, du Groene Stadshut à Anvers, qui organise des ateliers durables et possédait auparavant une boutique dans l’espace de l’atelier, a déclaré que son activité était sous pression : “Si je dois me concentrer sur la réalisation de bénéfices, mon plaisir disparaîtra au fur et à mesure, je dois pouvoir exprimer ma créativité.”
Niki de Schryver, la fondatrice et directrice générale de COSH ! est d’accord avec l’histoire de Maya. Elle a le sentiment que les tensions montent entre les magasins affiliés à COSH ! en raison de l’inflation croissante. “L’esprit d’entreprise consiste à surmonter les peurs. Mais que faire si la peur de la crise énergétique est trop forte ?”
Toutes les préoccupations du commerce durable ne sont pas dues à la crise actuelle. La pandémie de covid-19, qui a rendu le shopping dans les rues physiques quasi-impossible pendant un certain temps, est également encore fraîche dans la mémoire des entrepreneurs. Cette deuxième crise fait qu’il est très difficile pour les entrepreneurs de s’accrocher à leur croyance en un avenir durable.
Les magasins de “zéro déchet” constatent également que les consommateurs se retournent vers les supermarchés classiques lorsque les prix augmentent. Alexia Coppens, fondatrice de OHNE, une coopérative de magasins zéro déchet : “Maintenant que les gens sont de nouveau autorisés à sortir après de lourds lockdowns, les aliments produits de manière durable et (non) emballés ne sont plus une priorité pour les familles dont le budget est plus serré”, dit-elle.
Benjamin Vermeir, propriétaire du magasin zéro déchet Robuust à Anvers, constate la même tendance. “L’augmentation des prix de l’énergie reste gérable pour nous pour le moment, car nous ne consommons pas beaucoup dans nos locaux. Cependant, c’est toujours un défi pour nous de rendre l’entreprise financièrement viable et de pouvoir payer les salaires.”
Alexia Coppens, de OHNE, dit qu’elle aimerait voir une réduction de la TVA sur les produits alimentaires non transformés. “Les aliments ultra-transformés sont beaucoup moins chers par kilocalorie mais souvent beaucoup moins bons pour la santé. Ainsi, les gens sont encouragés à faire des choix malsains. Au lieu de cela, la TVA devrait être réduite pour les fruits et légumes, par exemple. Mieux encore, une réduction de la TVA pour les produits biologiques pourrait avoir des effets positifs sur la santé publique. Les magasins “zéro déchet” vendent essentiellement des produits sains et peu transformés.”
Johanna Adriaens, fondatrice de la marque de luxe gantoise Ida&Volta, n’a pas encore augmenté les prix de ses vêtements, même si ses coûts énergétiques ont quintuplé et que le prix des tissus qu’elle utilise, notamment le lin belge, a explosé.
Malgré cela, elle constate aussi que le comportement de ses clients a changé. Johanna : “De moins en moins de clients achètent les vêtements Ida&Volta directement chez nous”. Les boutiques continuent cependant à acheter des vêtements Ida&Volta : “Le commerce de détail a le pouvoir de soutenir les marques locales.”
Johanna ne voit heureusement pas encore sa clientèle la quitter. “Notre groupe cible a encore largement la liberté de choisir des produits de qualité, durables et locaux.”
La fondatrice de Miokoo, Kathleen Peers, qui fabrique de la lingerie menstruelle réutilisable, fait également état d’une augmentation des coûts de production, d’emballage et de traitement.
“Dans notre secteur, il est important de s’organiser de manière optimale et rentable”, dit-elle. Au cours des prochains mois, elle cherchera comment améliorer cette organisation chez Miokoo.
Beaucoup de gens associent le terme “durable” à “cher”. Dans la pratique, ce n’est pas toujours vrai. Par exemple, les produits durables durent beaucoup plus longtemps, vous pouvez les réparer ou les utiliser à nouveau – qu’il s’agisse de vêtements, de cosmétiques ou de nourriture en vrac.
L’entrepreneuse Anne Drake a économisé 5 000 euros en un an avec sa famille de cinq personnes grâce à son mode de vie écologique. Depuis, elle a écrit deux livres sur le mode de vie durable, ouvert une boutique en ligne et animé des ateliers pour fabriquer des produits de nettoyage et des cosmétiques zéro déchet, entre autres. “Les ingrédients pour fabriquer soi-même ces produits sont très bon marché”. dit Anne. Vous pourrez donc certainement en profiter cet hiver. Découvrez ici d’autres astuces respectueuses de l’environnement et qui vous feront économiser de l’argent.
Kathleen Peers de Miokoo pense que le pouvoir réside dans la consommation. “En investissant intelligemment dans une culotte menstruelle, vous n’avez plus besoin d’acheter des produits jetables et vous dépenserez moins d’argent sur le long terme.” Pour qu’un tel produit dure, il faut qu’il soit fait pour durer. “C’est la qualité qui sauvera le monde”.
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