15 mars 2024
La technologie au service d’une mode plus durable : prenez la route COSH ! Fashion Tech à Hasselt
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Fabriquer un vêtement revient à créer des déchets ! Il est difficile de faire sans. Du producteur au consommateur, de nombreux matériaux sont utilisés et ensuite perdus. La fast fashion, nous pousse à acheter de plus en plus de vêtements de mauvaise qualité que nous jetons rapidement du fait de la matière et des tendances. Pour que l’industrie de la mode devienne plus éco-responsable, il est urgent que la quantité de déchets textiles diminue. Les tissus utilisés doivent pouvoir être utilisés le plus longtemps possible. Vous souhaitez en savoir plus sur les conséquences du gaspillage de vêtements ? Lisez ce qui suit !
En Belgique, la société de déménagement Movinga a montré après enquête que nous ne savions pas estimer notre garde-robe. Nous pensons porter 74% de notre garde-robe chaque année mais en réalité, nous ne portons que 12 %. En 2016, l’ONG Greenpeace a observé une hausse de 60% dans l’achat de vêtements et nous les conservons deux fois moins longtemps qu’il y a 15 ans.
Selon un rapport européen, auquel OVAM (Agence publique des déchets de Flandre) a participé, chaque Européen achète en moyenne 26 kg de vêtements, de chaussures et de textiles ménagers par an. La façon dont nous traitons les vêtements a donc évolué rapidement et notre comportement n’est pas en phase avec nos besoins réels.
En moyenne, les Belges jettent 14,8 kg de vêtements par an. En 2018, la Flandre a collecté 53,643 tonnes de déchets textiles. C’est une augmentation de 10% car en 2013, nous jetions 7,79 kg par habitant de déchets textiles et la courbe ne cesse d’augmenter. Ce tableau représente l’augmentation au fil des années.
Tous les déchets textiles ne sont pas causés par les consommateurs. Une grande partie des déchets textiles est créée lors de la production des vêtements. Nous appelons cela les “déchets textiles de pré-consommation”. Saviez-vous qu’en moyenne, 15 à 20 % du textile se perd lorsque le tissu est coupé ? Les marques devraient donc éviter autant que possible les déchets textiles lors de la transformation en tissu. Il est possible de faire des choix judicieux lors du processus de conception, par exemple, en utilisant les surplus de tissu d’autres productions. Sur COSH ! vous découvrirez plusieurs designers et marques circulaires qui travaillent avec des chutes de tissus ou des tissus recyclés !
Étant donné que l’industrie produit des vêtements en masse, beaucoup d’invendus restent à la charge des magasins. Que font-ils des vêtements qu’ils ne vendent pas ? En Belgique, jeter les vêtements revenait moins cher pour les détaillants mais depuis 2019 ce n’est plus le cas. La TVA n’est plus applicable lors d’un dépôt à des associations caritatives. Le don peut se faire à des administrations locales ou supra-locales reconnues. Toutefois, cette nouvelle initiative ne s’applique pas aux associations situées dans le Sud global. Le “Neutral Syndicate for the Self-Employed” a noté que depuis la suppression de la TVA moins de vêtements ont été détruits.
De plus en plus de personnes font leurs achats en ligne et pendant la pandémie due au COVID-19, cette pratique n’a cessé d’augmenter. Malheureusement, les retours en ligne constituent une autre source de déchets. Le documentaire néerlandais “Op volle retouren” explique très bien ce problème. Commander en ligne est très facile ! En quelques clics vous pouvez commander des dizaines de nouveaux vêtements partout dans le monde. La plupart du temps, vous recevez rapidement votre commande et si les articles ne vous conviennent plus vous avez la possibilité de les renvoyer gratuitement. Le documentaire montre qu’au moins de 13% des commandes sont retournées.
Le processus vous semble sûrement familier, mais savez-vous ce qu’il advient des vêtements après leur renvoi ? Pour le site ou la chaîne, il est moins coûteux de brûler les commandes que de les remettre sur le site. Le processus déballage, l’aération, le nettoyage, le repassage et le remballage engendre beaucoup de frais et cela constitue un perte pour l’entreprise.
Certains centres remettent les vêtements en état de vente pour les boutiques en ligne, cela permet de sauver une partie des vêtements, mais ce n’est pas une solution structurelle. De plus, certains produits sont achetés en gros afin d’être exportés dans le monde entier.
La stratégie en ligne des enseignes de la fast fashion et des boutiques en ligne détruit petit à petit les commerces locaux. Chez COSH!, nous vous encourageons à consommer près de chez vous et à vous rendre dans les boutiques. Vous bénéficierez d’un service personnalisé et vous pourrez essayer les vêtements au préalable et c’est moins de CO2 pour la planète!
En Belgique, près de la moitié des vêtements usagés est envoyée en Afrique ou ailleurs dans le monde. En 2017, l’exportation de vêtements usagés s’est élevée à pas moins de 4,6 milliards de dollars. Un business rentable, à ne pas confondre avec les organisations caritatives qui soutiennent de bonnes causes. Depuis la Belgique, environ 144 000 tonnes de textile sont exportées à l’étranger mais il est difficile de tomber sur des chiffres précis. Il y a un grand besoin de transparence dans ce secteur. La Belgique et le Luxembourg exportent la plupart de leurs textiles vers le Cameroun, la Turquie et la Russie.
L’expédition de textiles usés vers des pays africains nuit à l’économie locale et crée des tonnes de déchets. À court terme, il crée des emplois dans le commerce de vêtements d’occasion, mais les textiles bon marché constituent une concurrence déloyale pour les créateurs et les tailleurs locaux. De plus, les vêtements inutilisés finissent souvent dans des décharges à ciel ouvert.
Dans de nombreux pays, l’importation de vêtements de seconde main en provenance du Nord (également appelée mitumba) a un impact négatif sur l’industrie textile locale. Par exemple, jusque dans les années 80, il existait au Kenya une industrie textile locale florissante qui s’est effondrée avec la montée de la mitumba.
Plusieurs pays africains ont même envisagé d’interdire l’importation de vêtements de seconde main. L’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) a commencé à travailler sur une telle interdiction d’importation en 2016, espérant parvenir à une interdiction totale d’ici 2019. À ce jour, le Rwanda est le seul pays à avoir maintenu cette interdiction d’importation et ce depuis 2018.
L’ entreprise de triage Evadam propose d’exporter le moins possible de polyamide et de polyester dans les pays d’Afrique car ces déchets ne peuvent pas être traités sur place. Il est important que les entreprises qui misent sur l’exportation en soient également conscientes.
Lorsque nous déposons nos vêtements dans des conteneurs, nous nous sentons soulagés et pensons faire une bonne action. Mais nous fermons les yeux sur les conséquences désastreuses que ces vêtements vont provoquer dans le Sud global. Nos vêtements sont envoyés dans ces pays car les législations sur le traitement des déchets sont faibles ou quasi inexistantes. Les marques ne prennent pas leur responsabilité et prétendent créer de l’emploi et faire une bonne action.
COSH! vous conseille donc de moins acheter de vêtements, de les garder le plus longtemps possible ou de les donner à votre entourage. Des vêtements intacts et de qualité ont plus de chances de connaître une seconde vie éco-responsable. Si vous ne pouvez pas les garder, ne les jetez pas à la poubelle ! Lorsque vous souhaitez faire un don, renseignez vous sur l’organisation à laquelle vous donnez vos vêtements. Vous ne savez pas par où commencer ? Suivez ces étapes lors de votre prochain grand rangement !
Il est clair que des améliorations sont encore possibles en ce qui concerne la collecte et le traitement de nos textiles de seconde main. À l’heure actuelle, en tant que consommateur, il est souvent difficile de savoir où finissent nos vêtements une fois déposés dans des conteneurs. Plus de transparence dans ce secteur et de clarté sur les chiffres réels seraient déjà un bon pas en avant si nous voulons évoluer vers une industrie de la mode éco-responsable et circulaire !
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