26 septembre 2024
Boo, Halloween arrive ! Quelques conseils pour upcycler son costume !
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Les vêtements d’occasion et le vintage sont à la mode ! Les célèbres chaînes de magasins de vêtements d’occasion comme Think Twice et Episode sont extrêmement populaires auprès des jeunes. Les magasins possèdent une image cool et y faire ses courses est considéré comme un choix éco-responsable. Mais est-ce vraiment le cas ? Vous êtes-vous déjà demandé.e d’où venaient tous ces vêtements vintage et comment ils finissaient sur les étagères des magasins ? COSH ! a enquêté sur ce flux énorme de vêtements !
Think Twice, la célèbre chaîne de vêtements d’occasion, possède maintenant dix magasins en Belgique et a récemment été saluée dans la presse comme un exemple d’économie circulaire locale en raison de la création de plusieurs emplois. La chaîne de magasins est détenue par Baltic Trading bv, une société belge fondée en 2007 par la société lituanienne Humana People to People Baltic.
L’entreprise publique Humana People to People Baltic est elle-même l’une des filiales de Humana Second Hand Fundraising Projects, une société holding suisse, anciennement connue sous le nom Humana People to People Eastern Holding. Le bénéfice de leur activité commerciale est distribué par Humana Second Hand Fundraising Projects pour soutenir financièrement des projets de développement mondial durable.
Les projets de développement qu’ils soutiennent en Afrique, en Asie et en Amérique latine concernent le développement de communauté, l’éducation, la santé, l’agriculture durable et la protection de l’environnement. L’entreprise possède 519 magasins en Europe et aux États-Unis et le groupe Humana en particulier possède également 143 magasins de gros et de détail en Afrique et au Belize.
Le groupe Humana est un acteur mondial dans le domaine de la friperie. Il est donc difficile de se faire une idée de la structure du groupe et ses flux de trésorerie.
Les centres de tri de Humana achètent des vêtements qui ont été collectés par des organisations caritatives. Les vêtements sont ensuite vendus dans leurs propres magasins de seconde main et exportés vers les marchés africains ou asiatiques. Les textiles de mauvaise qualité sont vendus pour être recyclés ou utilisés comme matières premières dans un processus industriel. Seuls 5 % de leurs textiles d’occasion triés finissent en déchets.
La société holding possède des filiales dans plusieurs pays et publie des comptes financiers détaillés avec de nombreuses explications sur les projets soutenus par les revenus.
Avec ses revenus (8 992 939 €), la société holding verse 6 790 807 € pour soutenir des projets. Son rapport financier semble transparent et détaillé par pays. Il s’agit également d’un pourcentage important si l’on tient compte des 2 064 277 € de frais d’achat de biens et de services. Sur la marge totale des ventes, 97% sont effectivement transférés à l’étranger.
Cependant, la transparence des flux financiers s’arrête une fois que l’argent arrive à l’étranger. Il est impossible de déterminer si l’argent est effectivement dépensé pour les projets de développement. La question de savoir où va l’argent après son arrivée sur les projets suscite également des interrogations chez Journalismfund, la première organisation indépendante à but non lucratif qui a pour but de stimuler le journalisme d’investigation. Selon eux, seuls 13 % des revenus de Humana vont effectivement aux pays en développement. Les 87 % restants demeurent en Europe.
La relation entre cette holding suisse du groupe et “la Fédération des associations liées au mouvement international Humana People to People”, un autre acteur du groupe, reste floue. Le groupe est également lié à une enquête internationale de fraude financière concernant le Tvind Teachers Group.
Le groupe Humana et la chaîne de magasins d’occasion Think Twice en Belgique possèdent une histoire compliquée. En raison du manque de transparence du groupe, COSH !, ne peut pas affirmer avec 100% de certitude que faire ses achats chez Think Twice est un choix éthique.
Episode fait partie de De Boer Group Holland, avec plusieurs magasins en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Les magasins Episode vous proposent des pantalons Levi’s, des maillots de sport et bien d’autres choses encore. L’origine de ces vêtements n’est pas claire. Nous avons parlé à un ancien employé pour en savoir plus sur l’ensemble de la chaîne d’Episode !
Le Groupe De Boer possède ses propres services de collecte qui vident leurs propres conteneurs (par exemple Curitas) et possède son propre centre de tri (par exemple Evadam). La chaîne de magasins Episode qui fait également partie de Tardis Vintage. Ils sont actifs dans 3 pays (Belgique, Pays-Bas et Allemagne) et possèdent leurs services de collecte et leurs centres de tri. Cependant, les ex-employés et quelques clients ont témoigné et les vêtements semblaient venir de partout. Parfois presque neufs, avec des étiquettes “Made in China”.
D’après ce que nous ont dit les employé.e.s, un pression est exercée sur l’équipe afin que la chaîne réalise beaucoup de bénéfices. “Au moins une fois par semaine, un camion complet de vêtements neufs est livré”. Les vêtements doivent à tout prix être accrochés dans le magasin, même s’il n’y a pas de place. Pas de possibilité de les stocker quelque part. Le chiffre d’affaires n’était jamais suffisant et la faute était toujours rejetée sur les employé.e.s qui recevaient en plus très peu d’informations sur la chaîne et l’origine des marchandises. Des conditions de travail peu idéales!
Selon ces mêmes employé.e.s, la chaîne employait ne travaillait qu’avec des contrats à durée déterminée de six mois, qu’elle renouvelait ensuite deux fois. Ensuite, votre carrière chez Episode était terminée.
“C’est comme s’ils supposaient que vous ne voudriez pas y travailler longtemps. Il ne se passait pas grand-chose après nos plaintes. Avec à peine quinze minutes de pause par jour et aucun endroit pour déjeuner autre que les toilettes dans l’ancien local, il est étrange d’imaginer qu’autant de personnes acceptent de travailler là”.
Les employés étaient apparemment fortement surveillés par le siège social à Amsterdam. “Je suis resté derrière le comptoir pendant une demi-heure à répondre à des e‑mails et on m’a appelé d’Amsterdam pour me demander ce que je faisais derrière le comptoir pendant si longtemps”, raconte l’ancien employé. Il y avait aussi quelqu’un qui passait chaque semaine pour un contrôle, la confiance dans les responsables locaux des magasins est donc très faible.
1 Les vêtements sont déposés dans les des conteneurs de ces entreprises :
2 Ensuite les vêtements sont triés: En Belgique par :
Aux Pays-Bas par :
En Allemagne par :
3 Nasortering prend la suite: Tardis Vintage B.V. achète les textiles qui ont été triés par d’autres entreprises de tri du Boer Group et les re-trie elle-même à Rotterdam. Les vêtements sont ensuite vendus sur la boutique en ligne, à des grossistes ou dans leurs propres boutiques vintage (Episode). 4 C’est comme ça qu’ils arrivent chez Episode ! |
Nous avons également interrogé Melting Pot Kilo sur leur chaîne d’approvisionnement. Là encore, il y a un manque de transparence, même envers la personne responsable du magasin. Nous n’avons pas d’informations sur la manière dont les vêtements sont traités et transportés avant de se retrouver dans les rayons.
Nous espérons que ce blog vous a permis de faire la lumière sur les chaînes d’approvisionnement des grandes friperies en Belgique et leurs pratiques. L’aspect éthique et transparent des magasins de seconde main n’est pas toujours clair. Nous préférons donc mettre en avant nos friperies locales !
Achetez vos vêtements auprès de commerçants locaux qui travaillent en consignation ou recherchez eux-mêmes les meilleurs articles d’occasion. Ainsi, vous pourrez être sûr.e de la provenance de vos vêtements d’occasion. Malheureusement, tous les magasins d’occasion ne sont pas éthiques ou ne travaillent pas de manière transparente ! De plus, l’argent reste dans l’économie locale, l’entreprise paie des impôts ici et la commerçante indépendante contribue à notre système social en Belgique.
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