Ifeelnut

En tant que petite entre­prise, Ifeel­nut sou­haite prendre soin des per­sonnes qui font fonc­tion­ner la marque. Elle s’en­gage à pro­duire 100 % de vête­ments espa­gnols, ce qui lui per­met d’as­su­rer la tra­ça­bi­li­té de chaque vête­ment jus­qu’à son fabri­cant. L’en­tre­prise dis­pose d’un ate­lier à Bil­bao où elle peau­fine chaque pro­to­type pour le pré­pa­rer à la col­lec­tion finale. Ils se pro­curent éga­le­ment tous leurs tis­sus en Europe et leur col­lec­tion de laine, en par­ti­cu­lier, est entiè­re­ment fabri­quée en Espagne, de la fabri­ca­tion du tis­su au bou­ton final. La pro­duc­tion locale leur per­met de véri­fier régu­liè­re­ment les condi­tions de tra­vail et d’as­su­rer un trai­te­ment décent des tra­vailleurs, ain­si qu’une pro­duc­tion durable.

Cela dit, aucun des four­nis­seurs n’est men­tion­né, pas plus que le sys­tème mis en place pour garan­tir des condi­tions de tra­vail sûres chez tous les four­nis­seurs, de sorte qu’il est impos­sible de le véri­fier. Ils n’ont pas non plus indi­qué leurs pro­ces­sus de pro­duc­tion, ce qui rend l’u­ti­li­sa­tion de pro­duits chi­miques nocifs et les condi­tions de tra­vail sûres invé­ri­fiables.

Ifeel­nut a une page sur les maté­riaux et sou­ligne l’im­por­tance d’é­qui­li­brer le confort et la dura­bi­li­té, et de sélec­tion­ner les tis­sus avec un soin méti­cu­leux. Ils adaptent leurs desi­gns en fonc­tion des maté­riaux, garan­tis­sant la fonc­tion­na­li­té sans perdre de vue l’im­pact environnemental. 

D’a­près les pages de des­crip­tion des pro­duits, on peut sup­po­ser qu’ils uti­lisent des matières natu­relles telles que le coton, le lin, le modal et la laine. Il s’a­git de maté­riaux bio­dé­gra­dables, ce qui garan­tit la cir­cu­la­ri­té des vête­ments qui contiennent une majo­ri­té de ces maté­riaux. Cepen­dant, il n’est pas indi­qué qu’ils sont bio­lo­giques. Nous ne pou­vons pas dire si la pro­duc­tion de ces tis­sus est durable et si elle a moins d’im­pact sur les res­sources, de plus la pro­duc­tion de coton uti­lise beau­coup d’eau. Ils uti­lisent éga­le­ment des matières syn­thé­tiques et semi-syn­thé­tiques telles que le poly­es­ter, l’é­las­thanne, le nylon/​polyamide, le ten­cel, la vis­cose et la rayonne. Le lyo­cell Ten­cel est consi­dé­ré comme plus durable que les autres fibres syn­thé­tiques ou semi-syn­thé­tiques, en rai­son de sa pro­duc­tion rela­ti­ve­ment durable, comme le fait qu’il soit pro­duit en cir­cuit fer­mé. Une par­tie de la vis­cose uti­li­sée par cette marque est pro­duite par Eco­ve­ro, ce qui garan­tit une pro­duc­tion plus durable que ses alter­na­tives conven­tion­nelles. Les autres matières, en revanche, sont pure­ment syn­thé­tiques et, par conven­tion, bien plus nocives pour l’en­vi­ron­ne­ment en termes de pro­duc­tion et d’é­li­mi­na­tion. De plus, l’u­ti­li­sa­tion de maté­riaux syn­thé­tiques pour­rait être diminuée.

La marque ne men­tionne pas non plus l’u­ti­li­sa­tion d’eau ou de pro­duits chi­miques, ce qui nous empêche de for­mu­ler des hypo­thèses sur la toxi­ci­té des vête­ments et leur effet sur l’en­vi­ron­ne­ment. Tou­te­fois, la marque indique qu’elle s’ef­force de tirer le meilleur par­ti de chaque tis­su, en adap­tant les modèles autant que pos­sible afin de mini­mi­ser le gas­pillage de la matière.

En ce qui concerne l’em­bal­lage, Ifeel­nut a com­plè­te­ment éli­mi­né l’u­ti­li­sa­tion du plas­tique dans ses embal­lages de com­merce élec­tro­nique, n’u­ti­li­sant que du papier et du car­ton, qui sont éga­le­ment ajus­tables en fonc­tion du volume de la com­mande. L’ob­jec­tif est d’a­dop­ter la même méthode pour les expé­di­tions de la chaîne d’ap­pro­vi­sion­ne­ment, mais ce n’est pas encore tout à fait le cas. En revanche, ils s’ef­forcent de ne pas lais­ser les embal­lages en plas­tique deve­nir à usage unique et de les réuti­li­ser dans leur atelier.

En rai­son de leur pro­duc­tion et de leur appro­vi­sion­ne­ment locaux, les émis­sions dues au trans­port sont cen­sées être réduites, mais ils n’ont pas indi­qué leur méthode de trans­port sur le site web. 

Cette marque pro­pose de nom­breux vête­ments mono­ma­té­riaux, ce qui les rend recy­clables à la fin de leur uti­li­sa­tion. De plus, de nom­breux pro­duits mono­ma­té­riaux sont fabri­qués à par­tir de maté­riaux natu­rels qui, sans tenir compte des tein­tures de fini­tion et d’autres articles de mer­ce­rie, peuvent être consi­dé­rés comme faci­le­ment bio­dé­gra­dables. Cela contri­bue encore davan­tage à la cir­cu­la­ri­té des vête­ments. Tou­te­fois, les vête­ments en mélange de matières contiennent un pour­cen­tage éle­vé de matières syn­thé­tiques, ce qui rend dif­fi­cile leur recy­clage ultérieur. 

De plus, la marque ne fait aucune men­tion de la cir­cu­la­ri­té sur son site web.

Ifeel­nut est situé à Bil­bao, en Espagne, et sa pro­duc­tion se limite à l’Es­pagne. Tous les maté­riaux pro­viennent éga­le­ment d’Eu­rope, ce qui per­met de main­te­nir une pro­duc­tion locale et de courtes dis­tances. La méthode de trans­port n’est pas indi­quée, mais la nature locale de la marque implique une réduc­tion des émis­sions dues au transport.

Ifeel­nut uti­lise des matières ani­males telles que la laine, mais ne pré­cise pas la méthode de pro­duc­tion et le trai­te­ment éthique des ani­maux. La marque n’in­dique pas qu’elle uti­lise de la laine sans mules et n’a pas non plus de décla­ra­tion sur le bien-être des ani­maux sur son site Internet.

Les efforts d’I­feel­nut pour tirer le meilleur par­ti de chaque tis­su, en rédui­sant les déchets de tis­su, et leur concep­tion pour que chaque sil­houette puisse être uti­li­sée à de mul­tiples occa­sions, contri­buent à l’in­tem­po­ra­li­té des pro­duits et des maté­riaux et per­mettent de les uti­li­ser pen­dant long­temps. Leurs vête­ments sont mini­ma­listes, avec des tons pas­tel, ce qui rend les modèles intem­po­rels et dési­rables pour beaucoup. 

Cela dit, contrai­re­ment à beau­coup d’autres marques, Ifeel­nut ne four­nit pas de conseils d’en­tre­tien ou de répa­ra­tion pour ses vête­ments, ce qui per­met­trait aux consom­ma­teurs de les uti­li­ser le plus long­temps pos­sible. En outre, le mélange de maté­riaux et les pour­cen­tages éle­vés de fibres syn­thé­tiques pour­raient avoir une inci­dence néga­tive sur la qua­li­té des vêtements.

Ifeel­nut consi­dère la dura­bi­li­té comme un voyage. L’en­tre­prise prête atten­tion à chaque détail tout au long du par­cours et s’ef­force de mon­trer à ses consom­ma­teurs le pro­ces­sus de manière trans­pa­rente. Cepen­dant, ils ont encore un long che­min à par­cou­rir en termes de transparence. 

Le site ne contient pas beau­coup d’in­for­ma­tions et les des­crip­tions des maté­riaux sur les pages des pro­duits sont assez lacu­naires. L’u­ti­li­sa­tion d’a­bré­via­tions rend la lec­ture com­plexe et de nom­breuses pages de des­crip­tion de pro­duits n’in­diquent même pas le maté­riau et la com­po­si­tion.

Dans le même ordre d’i­dées, la plu­part des pages de des­crip­tion des pro­duits manquent d’in­for­ma­tions. Par exemple, ils ne contiennent que les maté­riaux ou décrivent le lieu de pro­duc­tion comme étant ​“pro­duit loca­le­ment”. Tou­te­fois, cela implique que les autres vête­ments ne sont pas pro­duits loca­le­ment, ce qui n’est pas cohé­rent avec leur reven­di­ca­tion d’une pro­duc­tion locale à 100 % en Espagne. Le site web dans son ensemble est dif­fi­cile à par­cou­rir et semble incomplet.

Une plus grande trans­pa­rence est éga­le­ment néces­saire en ce qui concerne l’u­ti­li­sa­tion de l’eau, les émis­sions de car­bone, les rejets de micro­plas­tiques, les méthodes de trans­port et les efforts de cir­cu­la­ri­té. Une plus grande trans­pa­rence est essen­tielle pour que les consom­ma­teurs sachent ce qu’ils achètent et si c’est de manière durable (ou non).